M. Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy alors que celui-ci était ministre du Budget (1993-1995), avait déjà été mis en examen (inculpé) en 2011 pour recel d'abus de biens sociaux et subornation de témoin, dans cette même enquête concernant le volet financier de l'affaire Karachi.
Ce dossier porte sur des soupçons de rétro-commissions occultes versées en marge de contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan et l'Arabie saoudite, et qui auraient financé illégalement la campagne présidentielle de l'ex-Premier ministre Edouard Balladur en 1995, à l'époque où M. Sarkozy était l'un de ses plus proches collaborateurs et son porte-parole.
La justice s'interroge sur d'éventuels liens entre cette affaire et un attentat en mai 2002 à Karachi, dans lequel onze Français ont été tués. Parmi les autres inculpés de ce dossier figure l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, pour blanchiment de fonds liés à des contrats d'armement, complicité et recel d'abus de biens sociaux et faux témoignage.
"Après m'avoir mis en examen pour recel d'abus de biens sociaux, pour des sommes prétendument de M. Takieddine, le juge Van Ruymbeke vient de me mettre en examen pour blanchiment pour des sommes que j'aurais soi-disant dépensées", a déclaré M. Gaubert à la sortie du bureau du juge à l'AFP et I-Télé. "C'est absurde de m'accuser d'avoir dépensé des sommes que je n'ai jamais reçues", a-t-il poursuivi.
"Ces poursuites, c'est une pure construction intellectuelle bâtie sur les seules déclarations de la mère de mes enfants avec qui je suis en procédure de divorce extrêmement conflictuelle", a ajouté M. Gaubert.
Devant les enquêteurs et les juges, son épouse Hélène Gaubert avait évoqué des voyages à Genève de son époux avec Ziad Takieddine, et des remises d'argent à Nicolas Bazire, directeur de campagne de l'ancien Premier ministre. M. Bazire a également été mis en examen dans ce dossier tentaculaire.