S'adressant aux journalistes deux jours après sa prestation de serment, Hassan Rohani a déclaré : "Nous sommes prêts à entamer des négociations (avec les puissances mondiales) sérieusement et sans perdre de temps", insistant sur le fait qu'il ne négociera pas sur ce qu'il a appelé "les droits nucléaires" de son pays.
"Les droits nucléaires de la nation iranienne seront à l'agenda de ce gouvernement et nous ne fléchirons pas sur les droits de la nation", a-t-il dit, affirmant que l'Iran est signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et qu'il doit bénéficier des avantages garantis pour les Etats membres.
Prié d'indiquer si les activités d'enrichissement d'uranium de l'Iran seront ou non à l'ordre du jour des négociations à venir, M. Rohani a estimé que "l'enrichissement (d'uranium) est notre droit inaliénable" et en Iran personne ne dit que les activités d'enrichissement seront abandonnées.
"Le dialogue plutôt que les menaces" doit imprégner les pourparlers entre les deux parties et les "demandes illégales et inappropriées" des Etats occidentaux ne conduiront à aucun résultat, a-t-il dit.
Concernant les propos tenus récemment par les États-Unis suite aux résultats de l'élection présidentielle iranienne et la possibilité de pourparlers directs entre les deux Etats, le président iranien modéré a déclaré que son pays n'a pas reçu de signal "approprié", mais des "réponses mitigées" de la part des États-Unis, ce qui montre qu'"ils ne comprennent pas clairement les réalités de l'Iran" et sa récente élection.
Les remarques de M. Rohani étaient une allusion au récent appel de l'administration américaine pour engager avec l'Iran des discussions sur les divers problèmes, d'une part, et la ratification de sanctions plus sévères contre l'Iran par le congrès américain, d'autre part.
"Les contradictions" dans les paroles et les actions des responsables américains montrent les "incohérences" de la politique américaine vis-à-vis de l'Iran, a souligné le septième président iranien.
Le président iranien a réaffirmé que la bonne volonté, le respect mutuel et l'égalité de traitement sont les conditions préalables à tout progrès dans les négociations.
M. Rohani a promis que son gouvernement entamera des négociations "sérieuses" avec les puissances pour réduire l'impact des pressions des sanctions sur le peuple.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont renforcé leurs sanctions contre les secteurs énergétique et financier iraniens pour forcer la République islamique à cesser ses activités d'enrichissement d'uranium.
Les puissances occidentales sont depuis longtemps hostiles aux activités nucléaires du pays, soupçonnées de servir un programme militaire, bien que Téhéran insiste sur leur caractère pacifique.
Pendant sa campagne présidentielle, M. Rohani a promis de résoudre la question du nucléaire iranien en menant une " interaction constructive" avec le monde et de coopérer avec les Etats de la région pour établir la paix et la sécurité.
M. Rohani a remporté l'élection présidentielle iranienne du 14 juin dernier avec le soutien du camp réformiste face à ses rivaux conservateurs.