Des observateurs avertis estiment que la dégradation de la situation en Libye pourrait avoir un lien avec les événements qui secouent l’Algérie. Selon des sources au fait du dossier libyen, le timing de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, dont les troupes sont aux portes de la capitale Tripoli, « laisse penser qu’il a profité de la situation actuelle en Algérie et l’immobilisation politique qui y prévaut ».
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« Les Émirats arabes unis, l’Égypte et la France ne doivent pas être étrangers à cette offensive, car, en s’imposant à Tripoli, les frontières de l’Algérie seraient à la portée des canons de cette alliance », relèvent nos sources, convaincues que « le prochain objectif après Tripoli sera les frontières algériennes ».
L’attaque contre le site gazier de Tiguentourine, en janvier 2013, a été menée à partir du territoire libyen. Les terroristes qui s’étaient infiltrés en Algérie, avant d’être neutralisés par les services de sécurité algériens, étaient issus de plusieurs pays arabes et semblent avoir été formés par des officines occidentales et sacrifiés pour évaluer le degré de réactivité de l’armée algérienne face à une agression venant de l’étranger. La réponse fut claire : tous les terroristes abattus et le site stratégique épargné.
La Libye voisine est au bord d’une guerre civile qui achèvera d’entraîner le pays dans une instabilité durable. C’est la première fois depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi que deux armées s’apprêtent à s’affronter pour la domination du pays dont les immenses richesses souterraines sont convoitées par plusieurs puissances étrangères.
Le contrôle de la situation en Libye échappe au gouvernement de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. En face, Khalifa Haftar, maître de l’Est libyen, marche sur la capitale pour prendre le pouvoir. L’Algérie n’a pas encore réagi ouvertement à cette dangereuse escalade mais il paraît évident que des discussions seraient en cours pour avertir les belligérants du rejet par l’Algérie de toute action qui menacerait sa sécurité.
De nombreux pays sont accusés d’alimenter la tension en Libye, notamment les Émirats arabes unis et le Qatar qui arment chacun leurs pions. La France et l’Italie se livrent également une guerre sans merci pour asseoir leur hégémonie sur ce pays vaste, riche et peu peuplé, ancienne colonie italienne que la France ne désespère pas de « conquérir ».