Selon le rapport du journal français Le Monde, ce processus est en cours depuis qu'Israël et les Emirats arabes unis ont annoncé la normalisation en août.
Selon le rapport, les responsables émiratis envisagent un plan visant à éliminer progressivement l'UNRWA, sans le conditionner à une résolution de la question des réfugiés. Et ce malgré le fait que les EAU aient été un des principaux bailleurs de fonds de l'UNRWA en 2018 et 2019, avec le Qatar et l'Arabie Saoudite, pour compenser l'arrêt des fonds du président américain Donald Trump à l'agence, qui l'avait amenée au bord de la faillite.
Les États-Unis, historiquement le plus grand donateur de l'UNRWA, ont réduit leurs contributions de 360 millions de dollars à 60 millions de dollars en 2018, puis à zéro en 2019.
A l'époque, Pierre Krahenbuhl, alors commissaire général de l'UNRWA, avait condamné le retrait des fonds américains.
"L'enjeu est la dignité et la sécurité humaine de millions de réfugiés palestiniens, qui ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence et d'autres formes de soutien en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie et dans la bande de Gaza", avait déclaré M. Krahenbuhl dans une déclaration.
Abordant les plans d'Israël et des EAU visant à éliminer l'UNRWA, le journaliste du Monde Benjamin Barthe a tweeté une partie du rapport, qui dit : "Ce faisant, Abou Dhabi se rallierait à une demande de longue date d'Israël, qui insiste sur le fait que l'agence fait obstacle à la paix en nourrissant les réfugiés dans le rêve de retourner sur les terres d'où leurs parents ont été chassés en 1948".
L'UNRWA a été créé il y a 70 ans pour fournir une aide aux réfugiés palestiniens et son mandat est renouvelé tous les trois ans.
L'administration de Trump, ainsi qu'Israël, accusent l'UNRWA de perpétuer le conflit israélo-palestinien.
En octobre de cette année, l'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a affirmé que les manuels scolaires utilisés par les écoles gérées par l'UNRWA contenaient des contenus incitant à l'antisémitisme. Il a exigé que les Nations unies "mettent fin à l'incitation et à l'antisémitisme dans les écoles de l'UNRWA et s'engagent publiquement à éliminer toute infrastructure terroriste dans ses bâtiments".
L'UNRWA conteste ces accusations et affirme que les services qu'il fournit ne seraient autrement pas accessibles aux Palestiniens.
L'agence a été créée dans les années qui ont suivi l'expulsion ou la fuite de plus de 700 000 Palestiniens lors de la guerre de 1948 entourant la création d'Israël. Elle fournit des services scolaires et médicaux à des millions de réfugiés démunis en Jordanie, au Liban et en Syrie, ainsi que dans les territoires palestiniens.
Alors que la principale agence des Nations unies s'occupant des réfugiés - le HCR - se concentre sur leur rapatriement volontaire ou leur intégration et réinstallation sur place, l'UNRWA maintient des millions de personnes comme réfugiés à long terme, en augmentant le nombre d'année en année.
