L'hebdomadaire américain Newsweek, dans son analyse de la 14e élection présidentielle iranienne, affirme que la victoire de Massoud Pezeshkian sur son rival conservateur Saeed Jalili a été accueillie avec un optimisme prudent au niveau international quant à ce qu'elle pourrait signifier pour les liens tendus de Téhéran avec l'Occident.
Newsweek a évoqué le rôle du dirigeant iranien, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, dans la politique du pays, mais affirme, citant un expert régional, que Pezeshkian pourrait inaugurer « des changements importants » en politique étrangère.
Selon l'analyse, la victoire de Pezeshkian intervient alors que le programme nucléaire iranien progresse, une élection américaine qui pourrait avoir un impact sur la manière dont Téhéran et Washington pourraient relancer l'accord nucléaire, connu sous le nom de Plan d'action global commun (JCPOA) dont Donald Trump a retiré les États-Unis en 2018. .
Trita Parsi, vice-présidente du Quincy Institute for Responsible Statecraft, a déclaré à Newsweek dans des commentaires envoyés par courrier électronique qu'il est peu probable que Pezeshkian et son équipe fassent une grande différence dans la politique régionale de l'Iran, qui continuera d'être dirigée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Mais il pourrait adopter « une stratégie diplomatique beaucoup plus visible et avant-gardiste dans la région », qui pourrait inclure la guerre à Gaza. Il a ajouté que Pezeshkian ramènerait probablement également l’équipe de politique étrangère qui avait négocié le JCPOA sous la présidence de Hassan Rohani, qui a servi entre 2013 et 2021.
"Des changements importants dans la politique étrangère iranienne sont probables", a déclaré Parsi, notant que Pezeshkian avait évoqué pendant sa campagne électorale la nécessité pour l'Iran de résoudre ses tensions avec l'Occident par des négociations directes plutôt que par l'intermédiaire de médiateurs.
"Pezeshkian a lancé cet appel dans le contexte où Trump pourrait devenir le prochain président des États-Unis", a-t-il affirmé. "Ce serait un changement significatif si les Iraniens acceptaient de s'engager directement avec les Etats-Unis, même avec Trump comme président."
Toutefois, cela ne suffira pas à relancer l’accord sur le nucléaire iranien. "Des facteurs clés ont changé aux États-Unis et en Iran, rendant l'ancien accord peu attrayant pour les deux parties", a déclaré Parsi, ajoutant que "mais il se peut désormais qu'une volonté politique existe du côté iranien au moins, pour un nouvel accord".
