Date de publication25 Nov 2011 - 6:17
Code d'article : 72405

Un ancien Premier ministre va former un gouvernement en Egypte

Agence de presse TAGHRIB (APT)
L'ex-Premier ministre égyptien Kamal Ganzouri a accepté de former un gouvernement à la demande du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, rapporte jeudi la presse officielle, mais la nouvelle n'a pas apaisé les manifestants qui promettent un rassemblement monstre pour vendredi.
Un ancien Premier ministre va former un gouvernement en Egypte

L'ancien chef du gouvernement, aux affaires entre ۱۹۹۶ et ۱۹۹۹, a donné son accord de principe à la formation d'un gouvernement de "salut national" après un entretien avec le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, président du CSFA, précise la version en ligne du quotidien Al Ahram, citant l'entourage de Kamal Ganzouri.

Pour tenter d'apaiser les manifestants, le CSFA a promis que les élections législatives, qui doivent s'étaler sur plusieurs jours, débuteraient lundi comme prévu. Les militaires avaient auparavant promis d'accélérer le transfert du pouvoir aux civils, répondant ainsi à la principale revendication des contestataires.

Depuis les premiers affrontements avec les forces de l'ordre samedi, au lendemain d'un vaste rassemblement place Tahrir, le bilan s'élève à ۳۹ morts au niveau national, selon un décompte établi par Reuters.

"Le peuple demande l'exécution du maréchal Tantaoui!", ont scandé jeudi les manifestants. Le président du CSFA a été pendant ۲۰ ans ministre de la Défense d'Hosni Moubarak, deuxième chef de l'Etat emporté par le "printemps arabe", le ۱۱ février.

Kamal Ganzouri est considéré comme un homme politique intègre, mais ses responsabilités sous le règne du "raïs" pourraient relancer les appels à une rupture totale avec l'ancien régime.

"Ganzouri n'est pas bon pour la phase de transition. Il faut des dirigeants jeunes, pas des grands-pères", a ainsi estimé un manifestant interrogé par Reuters alors que la nouvelle de sa nomination se répandait place Tahrir.

Les manifestants ont appelé à une grande manifestation place Tahrir vendredi pour réclamer un transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement de salut national.

Dans un communiqué, ils évoquent une marche réunissant un million de personnes à l'occasion de qu'ils appellent "le vendredi de la dernière chance".

La Fédération des syndicats indépendants a également invité les travailleurs à marcher sur Tahrir, haut lieu de la "révolution du Nil".

Une autre organisation syndicale a lancé un mot d'ordre de grève générale en signe de solidarité avec les manifestants. Les syndicats égyptiens ont joué un rôle important dans le mouvement populaire qui est venu à bout du régime d'Hosni Moubarak.

Le CSFA a par ailleurs présenté ses excuses pour la mort des manifestants et a promis des indemnités aux familles des victimes.

Dans un communiqué, il assure qu'il fera le nécessaire "pour éviter une répétition de ces événements" et promet une enquête.

En dépit du climat troublé, deux généraux du CSFA ont exclu tout report des législatives, dont la première phase doit débuter lundi prochain.

"Nous ne reporterons pas les élections. Point final", a déclaré le général Mamdouh Chahine lors d'une conférence de presse.

Se tenant à ses côtés, le général Mokhtar al Moullah a déclaré que l'armée respectait le point de vue des manifestants de la place Tahrir mais a jugé qu'ils n'étaient pas représentatifs de l'ensemble de la population égyptienne.

https://taghribnews.com/vdcene8f.jh8w7i9dbj.html
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