Interdit à l'époque du président déchu Zine Ben Ali, Ennahda a remporté plus de ۴۰% des sièges au sein de l'assemblée constituante formée en octobre, et a mis sur pied un gouvernement de coalition avec deux formations laïques.
Le nombre élevé de partis de gauche et libéraux au sens social du terme a contribué à fortement morceler leur électorat. A l'inverse, Ennahda a mobilisé la large majorité des votants conservateurs, étant la seule grande formation religieuse.
"Nous avons une occasion historique de peser sur l'équilibre du pouvoir et de mener la bataille qui décidera de l'avenir de la Tunisie à moyen et à long termes", a expliqué le chef du Parti républicain, l'une des formations du nouveau parti, qui n'a pas encore été nommé.
Si cette nouvelle alliance reste toujours loin d'Ennahda en termes de sièges au sein de la constituante, elle devrait cependant lui opposer une concurrence plus soutenue lors des élections législatives prévues en ۲۰۱۳.
Selon le journal de Libération, parmi les principales composantes de la nouvelle formation, on trouve le Parti démocratique progressiste (PDP) et Afek Tunis. Ces deux partis n'ont réuni à eux deux que ۱۰% des sièges.
"Cette initiative de combiner les partis centristes modernistes a pour but d'équilibrer le pouvoir et de mieux nous préparer aux futures élections", a déclaré Nedjib Chebbi lors du congrès de lancement de l'alliance.
"Mais rassembler le plus de forces possible ne suffit pas. Nous devons aussi développer notre message et le faire parvenir aux groupes défavorisés", a-t-il souligné.
Plusieurs anciens ministres et responsables du gouvernement d'intérim ont rejoint le nouveau parti. La possibilité d'y faire entrer le parti laïc de gauche Ettajdid ("Renouveau") est à l'étude.